HISTORIQUE DE LA VILLE DE MEDEA
MEDEAH ou Médéa. À 90 km au sud d’Alger, sur les hauts plateaux qui ferment la vallée de la Mitidja. Elle est à 920 m d’altitude au pied de coteaux couverts de vergers et de vignes. Ancienne Lambdia, elle est dotée d’une citadelle par les Méridinès de Fès. Ancienne station romaine de Medix ou ad Medias , ainsi appelée parce qu’elle était à égale distance de Tirinadi (Berrouaghia) et Sufnsar (Amoura). Une borne militaire trouvée à 1 500 mètres de Mouzaïa-les-Mines, à 13 500 mètres, env. Nord-Nord-Ouest, de Médéa donne le nom de Lambdienses. Ibn-Khaldoun parlera plus tard de lambdia, Labdia, Lemdia. Il est toujours certain que Médéa a été bâtie sur l’emplacement d’un établissement romain, et aux dépens des matériaux de cet établissement. C’est un fait dont il est facile de se convaincre en examinant les maisons. La partie inférieure de l’aqueduc offre aussi des traces de travail antique, et, en le réparant depuis la conquête, on a trouvé des médailles romaines dans les assises inférieures. Mais ce qui est incontestablement antique, c’est le rempart, à l’angle Nord-Ouest de la ville. De ce côté, les fouilles nécessitées pour la construction de l’hôpital ont fait découvrir desnstructions romaines.
Présence turque
Sous la domination turque, elle est gouvernée par le beylika de Titteri, un Bey, adjoint du Dey d’Alger y réside. En 1830, les troupes du maréchal Damrémont sont repoussées jusqu’au Sahel algérois. L’émir Abd-el-Kader y installe son représentant. En 1840, après les combats de la Mouzaïa, les Français imposent leur autorité, mais la ville reste « sainte » pour les musulmans. Clauzel qui l’occupe en novembre 1830 mais il est contraint de l’abandonner en janvier 1831 faute d’effectifs suffisants. Berthezene qui succéde à Clauzel monte à son tour une expédition qui se révèle inutile et couteuse. En 1837, après le traité de la Tafna, Abd el-Kader en fait une de ses capitales et la ville n’est définitivement conquise qu’après la chute de l’émir.
Présence française
Après la prise d’Alger, en 1830, Médéa fut disputée par divers compétiteurs locaux, dont Abd-el-Kader, le Bey de Constantine Hadj Ahmed, et même le Sultan du Maroc ! Les révoltes des tribus des alentours lui firent perdre son importance et elle ne comptait guère plus de 4 000 habitants lors de la prise de possession en 1840. Médéa est définitivement occupée le 17 mai 1840, par l’Armée française après le combat de la Mouzaïa et devient un avant-poste pour assurer la sécurité de la Mitidja. Ce fut une petite ville provinciale française, chef-lieu de subdivision, qui s’éleva à la place de la Capitale du Beylik. Chef-lieu d’arrondissement, commune de plein exercice depuis 1854 Elle demeura, une ville sainte pour les Musulmans et pour les Israélites qui avaient vu naître à Médéa plusieurs Rabbanim très influents et confidents même des Beys du Titteri comme Rabbi Sion Cohen et Rabbi Yéochoua Elkaïm. Trois synagogues, la Grande (rue Belfort), Elkaim et Darmon (rue Moïse) en faisaient un grand lieu de la spiritualité juive dès avant la présence française. Au Nord-ouest de Médéa, à 5 km environ, la forêt de Tibharine dominait le grand domaine des Pères Trappistes et l’oued de Mouzaïa. L’ancienne ville arabe de Médéa a disparu à peu près au milieu des constructions françaises qui se sont élevées de toutes parts ; elle a été éventrées par des places et des rues, qui n’ont laissé d’ancien que ce qui n’a pas dépassé l’alignement. Personne ne s’éleva contre ces transformations qui d’une casbah sordide faisait naître une ville magnifique. La place principaie, dite place d’Armes, fut plantée d’arbres et ornée d’une fontaine en bronze, à son centre ; vinrent ensuite les places de la République, Mered, du Marché européen, du Marché arabe, du Marché aux bestiaux. Sur la place de Mered, un obélisque tronqué fut érigé à la mémoire des officiers et soldats tués lors des différentes expéditions de Médéa. De nombreux édifices furent construits dont la caserne et l’hôpital sur l’emplacement de 1’ancienne casbah et au sommet de la ville, la manutention, le campement et la direction du Génie qui comprenait dans son enceinte une ancienne mosquée dont le minaret servit de poste d’observation. Si la mosquée Mered fut affectée au culte catholique, la plus grande des mosquées fut maintenue au culte musulman. Les fontaines de la ville étaient alimentées par 1’aqueduc qui se trouvait hors de la ville ainsi que l’abattoir et la ferme des Spahis. Médéa était entourée de murs percés de cinq portes : d’Alger, du Nador, de Miliana, Sahraoui et des Jardins. Médéa doit sa grande réussite à une végétation qui n’a rien d’africaine. Les ormes y sont très nombreux et les environs sont couverts de vignobles qui donnent les vins de très grande qualité, les plus renommés d’Algérie. La culture des céréales était très importante et alimentait plusieurs minoteries. La récolte des fruits était aussi très abondante. Médéa était le principal entrepôt des laines, des bestiaux et des grains de la subdivision. Sa situation sur la route du Sud (ainsi que sur la voie ferrée) alimentait un commerce de transit.
Célébrités C’est à Médéa que sont nés le poète Jean Richepin, le compositeur Léo-Louis Barbes, le philosophe Mohammed Ben Cheneb et Edmond Faral administrateur du collège de France
MEDEAH ou Médéa. À 90 km au sud d’Alger, sur les hauts plateaux qui ferment la vallée de la Mitidja. Elle est à 920 m d’altitude au pied de coteaux couverts de vergers et de vignes. Ancienne Lambdia, elle est dotée d’une citadelle par les Méridinès de Fès. Ancienne station romaine de Medix ou ad Medias , ainsi appelée parce qu’elle était à égale distance de Tirinadi (Berrouaghia) et Sufnsar (Amoura). Une borne militaire trouvée à 1 500 mètres de Mouzaïa-les-Mines, à 13 500 mètres, env. Nord-Nord-Ouest, de Médéa donne le nom de Lambdienses. Ibn-Khaldoun parlera plus tard de lambdia, Labdia, Lemdia. Il est toujours certain que Médéa a été bâtie sur l’emplacement d’un établissement romain, et aux dépens des matériaux de cet établissement. C’est un fait dont il est facile de se convaincre en examinant les maisons. La partie inférieure de l’aqueduc offre aussi des traces de travail antique, et, en le réparant depuis la conquête, on a trouvé des médailles romaines dans les assises inférieures. Mais ce qui est incontestablement antique, c’est le rempart, à l’angle Nord-Ouest de la ville. De ce côté, les fouilles nécessitées pour la construction de l’hôpital ont fait découvrir desnstructions romaines.
Présence turque
Sous la domination turque, elle est gouvernée par le beylika de Titteri, un Bey, adjoint du Dey d’Alger y réside. En 1830, les troupes du maréchal Damrémont sont repoussées jusqu’au Sahel algérois. L’émir Abd-el-Kader y installe son représentant. En 1840, après les combats de la Mouzaïa, les Français imposent leur autorité, mais la ville reste « sainte » pour les musulmans. Clauzel qui l’occupe en novembre 1830 mais il est contraint de l’abandonner en janvier 1831 faute d’effectifs suffisants. Berthezene qui succéde à Clauzel monte à son tour une expédition qui se révèle inutile et couteuse. En 1837, après le traité de la Tafna, Abd el-Kader en fait une de ses capitales et la ville n’est définitivement conquise qu’après la chute de l’émir.
Présence française
Après la prise d’Alger, en 1830, Médéa fut disputée par divers compétiteurs locaux, dont Abd-el-Kader, le Bey de Constantine Hadj Ahmed, et même le Sultan du Maroc ! Les révoltes des tribus des alentours lui firent perdre son importance et elle ne comptait guère plus de 4 000 habitants lors de la prise de possession en 1840. Médéa est définitivement occupée le 17 mai 1840, par l’Armée française après le combat de la Mouzaïa et devient un avant-poste pour assurer la sécurité de la Mitidja. Ce fut une petite ville provinciale française, chef-lieu de subdivision, qui s’éleva à la place de la Capitale du Beylik. Chef-lieu d’arrondissement, commune de plein exercice depuis 1854 Elle demeura, une ville sainte pour les Musulmans et pour les Israélites qui avaient vu naître à Médéa plusieurs Rabbanim très influents et confidents même des Beys du Titteri comme Rabbi Sion Cohen et Rabbi Yéochoua Elkaïm. Trois synagogues, la Grande (rue Belfort), Elkaim et Darmon (rue Moïse) en faisaient un grand lieu de la spiritualité juive dès avant la présence française. Au Nord-ouest de Médéa, à 5 km environ, la forêt de Tibharine dominait le grand domaine des Pères Trappistes et l’oued de Mouzaïa. L’ancienne ville arabe de Médéa a disparu à peu près au milieu des constructions françaises qui se sont élevées de toutes parts ; elle a été éventrées par des places et des rues, qui n’ont laissé d’ancien que ce qui n’a pas dépassé l’alignement. Personne ne s’éleva contre ces transformations qui d’une casbah sordide faisait naître une ville magnifique. La place principaie, dite place d’Armes, fut plantée d’arbres et ornée d’une fontaine en bronze, à son centre ; vinrent ensuite les places de la République, Mered, du Marché européen, du Marché arabe, du Marché aux bestiaux. Sur la place de Mered, un obélisque tronqué fut érigé à la mémoire des officiers et soldats tués lors des différentes expéditions de Médéa. De nombreux édifices furent construits dont la caserne et l’hôpital sur l’emplacement de 1’ancienne casbah et au sommet de la ville, la manutention, le campement et la direction du Génie qui comprenait dans son enceinte une ancienne mosquée dont le minaret servit de poste d’observation. Si la mosquée Mered fut affectée au culte catholique, la plus grande des mosquées fut maintenue au culte musulman. Les fontaines de la ville étaient alimentées par 1’aqueduc qui se trouvait hors de la ville ainsi que l’abattoir et la ferme des Spahis. Médéa était entourée de murs percés de cinq portes : d’Alger, du Nador, de Miliana, Sahraoui et des Jardins. Médéa doit sa grande réussite à une végétation qui n’a rien d’africaine. Les ormes y sont très nombreux et les environs sont couverts de vignobles qui donnent les vins de très grande qualité, les plus renommés d’Algérie. La culture des céréales était très importante et alimentait plusieurs minoteries. La récolte des fruits était aussi très abondante. Médéa était le principal entrepôt des laines, des bestiaux et des grains de la subdivision. Sa situation sur la route du Sud (ainsi que sur la voie ferrée) alimentait un commerce de transit.
Célébrités C’est à Médéa que sont nés le poète Jean Richepin, le compositeur Léo-Louis Barbes, le philosophe Mohammed Ben Cheneb et Edmond Faral administrateur du collège de France