samedi 28 février 2009

vendredi 27 février 2009

mercredi 25 février 2009

Origine du nom de Médéa








Médéa a eu de nombreuses et diverses appellations à cause de la succession de nombreuses civilisations et de peuplades d’origines différentes sur son territoire. Certains affirment que le nom de Médéa vient de Lemdouna, nom de l’une des tribus berbères (Sanhadja) et celui qui en fait partie est appelé El-Medi ou El-Medani, en rapport avec le métier qu’exerçaient dans le temps les habitants de la région, à savoir la fabrication des couteaux que l’on appelait El-Mada.

D’autres disent que l’origine de ce nom remonte à l’époque Romaine durant laquelle elle s’appelait Lembdia, du nom d’une Reine Romaine qui a régné sur la ville au début de l’ère chrétienne. Elle a également pris le nom de Medias ou Admdekes, en raison du fait qu’elle se trouve à mi-chemin entre deux villes Romaines, en l’occurrence Thanaramusa Castra (Berrouaghia) et Sufsar (Amoura). Cette appellation lui a été attribuée en l’an 210, sous le règne de Sibten Sfar.

Une autre légende raconte également que Médéa est un vocable berbère qui signifie l’altitude ou les terres situées en hauteur. Selon le Cheïkh Ben Youcef Sid Ahmed, il s’agit en fait de Mehdia, à savoir, la vieille ville ou l’ancienne ville, que les anges ont édifiée sur l’Atlas Tellien.

Le nom de Médéa se trouve étroitement lié au Titteri, terme qui veut dire en grec le bouc, dont l’image a souvent été reproduite dans les médaillons grecs ainsi que dans la monnaie Tuter. Ceci en ce qui concerne le sens du mot Titteri en grec, quant aux populations locales, elles donnent au terme Titteri ou Itri, une autre signification, à savoir, le froid ou la glace, en raison du climat particulier de la région, en particulier les hauteurs qui dépassent 800 mètres d’altitude. Nous retrouvons également dans la zone Nord de Médéa, une montagne qui porte le nom de Titteri, qui serait en rapport avec la prolifération de troupeaux de chevreaux sauvages.

Le Titteri représentait à l’époque un vaste territoire dont la superficie atteint 50.000 Km carré et qui s’étendait au-delà de Médéa jusqu’à la limite de l’Atlas Blidéen au Nord, et l’Atlas Saharien au Sud, alors qu’à l’Ouest il arrivait jusqu’à Ksar-Chellala, tandis qu’à l’Est, il se rencontrait avec la zone du Hodna (M’sila). Il comprenait en fait trois territoires distincts : le territoire montagneux, le territoire des hauts plateaux et le territoire des plaines.

* Voyage à travers l’histoire de Médéa
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Le voyage à travers l’histoire de la wilaya de Médéa est très riche en épisodes marqués par des merveilles de la civilisation humaine, des victoires héroïques et des événements hautement historiques.

L’histoire a fait de cette ville sa destination et sa demeure, et ce, dès l’aube de l’humanité, partant de l’époque de la préhistoire, à la période romaine, la conquête musulmane et la succession de différentes dynasties sur son territoire, jusqu’à l’époque ottomane et l’invasion française. L’histoire a pris naissance dans cette ville, elle s’est épanouie et s’y est installée pour de bon.

Depuis les temps les plus reculés, la wilaya de Médéa a toujours été le théâtre sur la scène duquel se sont succédées de nombreuses peuplades qui l’on marquée de leur empreinte indélébile et légué de nombreux vestiges qui constituent de nos jours des témoignages et des souvenirs nous permettant de nous replonger à travers Médéa dans l’histoire, à la découverte de ses secrets.

* La période préhistorique
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La wilaya de Médéa a connu l’activité humaine depuis l’âge de la pierre, comme le prouvent les vestiges découverts, notamment les ossements et les outils en pierre qui remontent à une époque très lointaine. D’autres fouilles ont permis de découvrir des instruments de l’époque Aléoutiennes très développés. Il s’agit de divers types de merlins, de fossiles et d’objets de poterie. Ces objets historiques ont été découverts à Oued Besbes et aux alentours de Sidi Chaker. Le cimetière El M’fatha, découvert en 1986, constitue un autre témoignage sur cette importante époque de l’histoire de Médéa. En effet, les archéologues ont mis à jour l’existence à cet endroit, d’une ancienne ville antérieure à l’ère chrétienne. On y a retrouvé des vestiges relatifs à la pratique de croyances et de rites religieux ayant prévalu au sein des sociétés humaines primitives.

* L’époque romaine
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Avant que la domination romaine ne s’étende sur Médéa, cette dernière constituait une partie importante du royaume du Numidie que commandaient des berbères farouchement hostiles à la présence romaine. En effet, le grand chef berbère Takfarinas a dirigé les grandes révoltes contre les Romains, notamment dans la région de Berrouaghia, dont il a fait un point stratégique dans ses plans de bataille.

Médéa est tombée sous l’occupation romaine à la fin du premier siècle de l’ère chrétienne, sous le règne de Sibtem Sfar, suite à quoi, elle a pris le nom de Admedias. Durant cette époque, Médéa s’est transformée en important centre militaire romain et a servi de lieu de résidence à la communauté romaine. Elle a également connu la prolifération de campements militaires romains, comme le prouve la découverte de médaillons militaires portant des inscriptions mentionnant les termes de compagnie et bataillon, termes utilisés dans les campements romains anciens.

A la fin du siècle, Médéa est devenue ville romaine à l’instar de toutes les villes de la Mauritanie Césarienne. Dans ses environs, il a été édifié plusieurs villes romaines à l’exemple de Auzia (Sour-El-Ghozlane) que Septémus Souasjus a érigée en colonie, pour faciliter le passage vers le Sud et vers l’Ouest.

Sur les plaines de Beni-slimane, une autre ville appelée Rapidium a été construite, tandis que l’actuelle Berrouaghia s’appelait alors Thanaramusa Castra. Cette dernière qui avait un caractère militaire, formait avec les autres villes, des points de surveillance de la ville de Médéa qui avait été entourée d’une grande muraille. La ville de Médix a constitué un important maillon de la chaîne des villes remparts romaines contre les attaques des Guitols Sahraouis aux frontières de l’Empire Romain. Les Guitols étaient à l’époque totalement indépendant des Romains...

Le pouvoir romain installé à Médix a subi les attaques des Vandales sous le commandement de Genséric en 409 après J.C. Les Romains ont été alors chassés de la ville, permettant ainsi à la région de jouir d’une forme d’indépendance, du fait que sa soumission au pouvoir Vandale n’avait qu’un caractère symbolique. En effet, ses dirigeants tel que Boukmina le Berbère, sympathisaient avec Genséric et le soutenaient pour se prémunir contre sa tyrannie et sauvegarder leurs intérêts. Toutefois, cette allégeance aux Vandales n’a guère durée longtemps, puisque les Berbères se sont révoltés contre eux, sous la conduite d’Antalas, et ce, jusqu’à la fin du sixième siècle après J.C. C’est à cette date que les Romains Byzantins ont reconquis Médix, qu’ils ont réoccupée jusqu’à l’an 650 après J.C, année qui a vu l’arrivée des premières unités d’avant-garde de la conquête musulmane. Ainsi, la présence étrangère dans cette ville a commencé à être sérieusement menacée et mise en danger.

* La conquête musulmane
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La ville de Médéa a vu l’arrivée des premiers conquérants musulmans victorieux, dès le septième siècle, sous le commandement de Okba Ibn Nafaa El Fihri, Abou Mouhadjer Dinar et Moussa Ibn Nouseir, qui avaient auparavant fait de Kirouan leur capitale, pour les pays du Maghreb ainsi que le point de départ de l’emblème sous la bannière duquel s’est répandue la glorieuse religion musulmane en Afrique du Nord.

C’est ainsi que Médéa s’est retrouvée depuis la fin du septième siècle, dans une ère nouvelle, à l’ombre d’une civilisation musulmane porteuse de nouvelles valeurs et vertus hautement humaines. Néanmoins, au début, les armées conquérantes n’ont pas été facilement acceptées au sein des populations berbères. Bien au contraire, elles ont été confrontées à de rudes combats et à une farouche résistance des tribus locales, qui pensaient qu’il s’agissait encore une fois d’armées colonisatrices, à l’instar des précédentes. Cette résistance était motivée par la volonté de défendre leur territoire et leurs biens contre le pillage et l’usurpation. Ce n’est qu’une fois que les objectifs et la finalité de cette conquête aient été compris, que les tribus berbères ont épousé la nouvelle religion et accepté la présence musulmane, avant de s’identifier à sa noble cause et de contribuer efficacement à son extension dans la région.

La position stratégique de la wilaya de Médéa a fait d’elle une plaque tournante dans la vie politique et économique de nombreuses dynasties musulmanes qui se sont succédées sur son territoire. Médéa est ainsi devenue une ville Rustumide de 787 à 902. A cette époque, le commerce était l’une des principales activités de la région. Il a connu son apogée durant cette période du fait que la ville constituait un carrefour d’échanges commerciaux entre l’Afrique et l’Andalousie. Au début de l’année 902, les Fatimides Chiites se sont emparés du pouvoir à Médéa, après avoir chassé les Rustumides Kharidjites, suite à une alliance avec la tribu des Sanhadja.

Dans cette conquête, les Fatimides ont eu recours à l’aide des Zirides Sanhadjis, considérés comme étant la tribu la plus capable de combattre la tribu des Zenâtas, concentrée dans la partie Ouest de la région.

Depuis le 10éme siècle, la wilaya de Médéa est entrée sous l’autorité du pouvoir Sanhadji, sous le commandement de Ziri Ibn Menad, qui avait été nommé par le 2éme Khalifa Fatimide Abou El Kassem El Kaim, en qualité de gouverneur de Tihert, en l’an 960. C’est précisément à cette époque, que Ziri Ibn Menad a ordonné à son fils Bologhine d’édifier la ville de Médéa et de prendre El Achir comme capitale. Ce dernier a fait venir les meilleurs maçons, urbanistes et architectes de M’sila et de Tobna, lesquels ont réussi sa conception et sa construction en y édifiant de beaux palais et Hammams. En l’an 970, elle a été gouvernée par Bologhine. Durant le pouvoir des Zirides, la ville a connu un haut niveau de progrès scientifique et social. Elle avait attiré des savants, des poètes et des voyageurs venus de toutes les contrées. La vie religieuse et spirituelle a également connu un rayonnement exceptionnel.

En l’an 984, survient la mort de Bologhine, auquel a succédé son fils El Mansour qui est devenu célèbre par sa sagesse et sa justice dans la gestion du pouvoir et par son action en faveur de la paix. Ce qui n’a pas manqué d’inciter de nombreuse tribus a lui faire allégeance et à lui vouer beaucoup de respect et de considération. Sous son règne, Médéa a connu un essor non moins important que durant les périodes précédentes. Les échos de ce progrès qui ont retenti à travers tous les pays et les dynasties arabes, ont constitué un attrait certain ayant amené de nombreuses délégations et notabilités de Kairouane et Bagdad à en faire leur destination privilégiée, porteuses de présents et de précieux cadeaux à son Émir El Mansour Essanhadji, espérant se rapprocher de lui et bénéficier des sciences et des arts qui faisaient la célébrité de la ville. Le pouvoir de la dynastie des Zirides sur la ville a pris fin au 11éme siècle, avec l’arrivée d’autres peuples, à l’instar des Hilaliens et des Almoravides, commandés par Youssef Ibn Tachfine, suivis des Hafsides, venus au 12éme siècle, sous le commandement d’Abou Zekri El Hafsi, arrivé à la tête d’une grande armée bien équipée pour s’emparer de Médéa, en raison de son prestige civilisationnel et du niveau et de progrès qu’elle avait atteint. Au 13éme siècle, Médéa est tombée sous l’autorité des Meghraoua. En effet, Osmane Ben Yeghmorassen, le roi Zyanide de Tlemcen, s’empara à son tour de la ville, après avoir chassé les Mérinides Ouled Aziz. La principale raison qui a poussé Yeghmorassen à prendre la ville pour cible est sa position en tant que carrefour important pour le déplacement entre l’Est et le Sud. Les habitants de Médéa se sont soumis durant cette période de grande instabilité, à l’autorité de Yeghmorassen qui a réaménagé la ville et reconstruit sa Casbah. Au début du 15éme siècle, la dynastie Zianide de Tlemcen a commencé à chanceler et à connaître des événements dont les effets se sont fait ressentir dans toutes les contrées soumises au règne des Zianides, y compris Médéa. Ainsi, les habitants de Médéa se sont libérés du pouvoir Zianide pour se rallier à l’Émir de Ténès qui était le plus apte, en terme de richesse et de prestige et en raison de sa position géographique, à protéger la ville et à assurer sa gestion.

* L’époque ottomane
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Les pays du Maghreb arabe dont l’Algérie, ont connu de nombreux troubles à partir du 16éme siècle. Les territoires de la rive Sud de la Méditerranée ont été la cible de campagnes coloniales acharnées qui se sont succédées durant cette période, en particulier suite à la chute de Grenade en 1492 et à l’occupation de l’Andalousie par l’Espagne chrétienne. Les desseins de l’Espagne ne se sont pas limités au seul fait de chasser les musulmans d’Andalousie, mais ils s’étendaient au-delà de la Méditerranée, puisqu’elle s’est emparée de Mers El Kebir en 1505, Oran en 1509, Bejaïa en 1510 et enfin Alger. Cette occupation a poussé le gouverneur de la capitale Salem Toumi avec le soutien des notables de la ville à demander secours aux frères Turcs Arroudj et Kheiredine qui s’étaient rendus célèbres par leur force, leur maîtrise des questions militaires et leurs compétences en navigation maritime. Ces derniers venus à la rescousse ont réussi à chasser l’Espagne de la ville d’Alger qui s’est transformée depuis, en régence ottomane sous la direction de Arroudj qui s’est proclamé roi de la ville. Le pouvoir ottoman s’est étendu par la suite à l’intérieur du pays à partir de 1517. Ainsi, Arroudj occupa Médéa après avoir vaincu le roi de Ténès Hamed Ben Abid dans la région de la Mitidja. Il a édifié une université militaire composée de soldats turcs et de quelques ressortissants andalous. Kheiredine a reçu le soutien du Sultan ottoman qui a mis à sa disposition des hommes et des provisions en vue de renforcer sa présence dans la région et d’édifier des bases militaires que les Turcs appellent Touba.

A partir de l’année 1548, Médéa est devenue la capitale du Beylek du Titteri sous l’autorité de Hassan Pacha, fils de Kheiredine Baba Arroudj. Les turcs ont divisé le Beylek du Titteri en quatre territoires appelés Kayedates : La Kayeda du Tell sahraoui, La Kayeda du Tell El Guebli, La Kayeda de Sour-El-Ghozlane et la Kayeda du Sud. Quant à la force militaire dont disposait le Bey du Titteri, elle se composait de : La garde personnelle du Bey qui comprenait 15 M’kahli et 50 Sbaihi. Les délégués de la ville dont le nombre s'élevait à 120 soldats. La force de réserve et l’unité de protection de Sour-El-Ghozlane formées de 30 soldats et de 60 réservistes. Pas moins de 17 Bey se sont succédés à la tête du Beylek du Titteri : Ahcène, Radjeb, Chaâbane, Ferhat, Osmane, Sefta, etc…

Leurs relations avec les populations locales ont oscillé entre la stabilité et le rejet de la présence Turque, notamment par les tribus du Sud.

Le pouvoir ottoman à Médéa, capitale du Beylek du Titteri a rencontré de nombreux obstacles et difficultés dont : La désobéissance permanente et les révoltes successives contre les Turcs qui ont échoué dans leurs assauts visant le Sud Algérien… Ces défaillances dans la façon de gouverner ont conduit l’administration turque à revoir le système d’organisation du Beylek du Titteri qui a été amputé des territoires de Bouira et de Tablat. La superficie du Beylek ainsi réduite, a été divisé en plusieurs parties appelées Aoutan dont certains étaient commandés par Agha El Arab et d’autres par des Khodja El Kheil qui sont membres du Diouane et responsables financiers. Les tribus se sont fixées dans trois principales zones du Titteri. La tribu des Beni-Hassan s’est installée dans le haut Tell et s’est adonnée principalement à l’agriculture en raison de sa nature stable. Le bas Tell a été occupé par les tribus nomades du Sud qui sont les Douaïrs et les Ouled Hamza. Le Tell du Sud a accueilli les tribus nomades des Ziana Abadlia, Ouled Naïl et Ouled Sidi Aïssa.

Ces tribus ont été soumises à diverses formes d’impôts, comme elles étaient contraintes à des servitudes pour le compte du Dey. A cette époque, Médéa versait une Zakat sur le cheptel au trésor public (Beït El Mel), alors que le montant de l’impôt global que versait le Bey du Titteri était estimé à 76.000 Dinars tous les trois ans.

Durant cette même période, Médéa a connu un grand essor et a donné beaucoup d’importance à la culture et à l’enseignement. Ainsi, de nombreuses écoles pour filles et pour garçons ont vu le jour et se sont multipliées un peu partout, ce qui a fait reculer l’analphabétisme et contribué à élever le niveau d’instruction et de connaissance chez les populations de la région.

Plusieurs mosquées ont également été construites à travers le Titteri, à l’exemple de la mosquée Mourad relevant du rite Hanafite, la mosquée Sidi Slimane et la mosquée El Ahmer. Un intérêt particulier a été accordé aux anciens édifices de Médéa dont la plupart ont été restaurés, telle que la mosquée El Malki qui a été rénovée par Mustapha Bey. D’autre part, des mausolées ont été réalisés pour abriter les tombes des Saints Marabouts tel que El Ouali Essalah Sidi El Berkani. Quant à la ville de Médéa elle-même, elle a été entourée d’une muraille dotée de cinq portes : Bab Blida, Bab El Gort, Bab Laqouas, Bab Sidi Sahraoui et Bab Sidi El Berkani.

Le dernier Bey ayant dirigé le Beylek de Titteri est le Bey Boumezrag dont le règne a duré 11 ans, entre 1819 et 1830. Durant son mandat, Boumezrag a envahi les tribus du Sud des Ouled El Mokhtar, Ouled Chouaieb et Ouled Fredj. Connu pour ses aptitudes militaires, il a participé à la bataille de Staoueli en 1830. Après la défaite du Dey Hussein et la chute de la capitale, il est retourné à Médéa où il a été surpris par le retournement de la situation et les changements intervenus dans le comportement et l’attitude des populations locales, à l’encontre du régime turc honni, pour avoir versé dans le faste et la gabegie, en plus de la persistance des autorités turcs à alourdir les charges des tribus en impôts et contributions diverses.

Boumezrag s’est retiré de Médéa après que les populations locales se sont emparées de ses biens pour y revenir par la suite et s’y installer jusqu’à la date de la première tentative d’occupation de la région par l’armée française le 22 novembre 1830.

* Période de l’occupation française
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Après la chute de la ville d’Alger au mois de juillet 1830 et la prise du siège du Dey Hussein par les forces françaises, et une fois achevée l’occupation des villes côtières, il était indispensable pour les envahisseurs, de se préoccuper des territoires intérieurs de l’Algérie, en vue d’étouffer les nombreuses révoltes populaires qui se signalaient ça et là et d’y installer des bases solides reposant sur les colons.

Dès que Clauzel a été nommé gouverneur de l’Algérie, il a décidé d’envoyer une expédition militaire en direction de Médéa, dans le but de l’occuper et de punir Boumezrag et son fils ainsi que tous les chefs des révoltes populaires dans cette région. A cet effet, l’armée de Clauzel, forte de 10.000 hommes, ayant pris la route de Médéa le 17 novembre 1830, s’est heurtée à une forte résistance qui l’a obligé à rebrousser chemin. La deuxième expédition ayant tenté de marcher sur Médéa a eu lieu le 19 juin 1831, sous le commandement de Bertozène, qui, à son tour, a lamentablement échoué, comme d’ailleurs celle de Desmichels qui a subit une défaite l’obligeant à battre en retraite. C’est précisément à cette époque qu’est montée de l’Ouest Algérien l’étoile brillante de l’Émir Abdelkader qui tenait à étendre le territoire de son État vers les régions de l’Est. Arrivé à Miliana, en 1835, il y installe son frère Mahiedine comme Khalifa de la ville. Il a ensuite poursuivi son chemin vers Médéa, pour en faire une base de lancement de ses expéditions en direction de l’Est du pays et s’en servir également comme forteresse imprenable chargée de protéger la partie Ouest et son État. L’Émir Abdelkader a désigné Mohamed El Berkani comme Khalifa de Médéa. Mais Clauzel, se refusant à admettre les victoires de l’Émir, a décidé de s’attaquer en 1836 aux tribus qui le soutiennent et de leur imposer comme Bey, Mohamed Ben Hissen. Les sympathisants de l’Émir Abdelkader se sont toutefois révoltés contre lui et ont repris les règnes du pouvoir. A l’issue de leur victoire, ils ont expédié le Bey vers Oudjda (Maroc) où il a été éliminé. Ceci a permis à l’Émir de nommer son frère El Hadj Mustapha comme Khalifa. Lorsque l’État de l’Émir Abdelkader a atteint son âge d’or, Médéa, devenue sa capitale, formait alors avec Tlemcen, Miliana et Mascara, un front face au littoral, qui a constitué un rempart devant l’avancée de l’ennemi qui n’a pas réussi, jusqu’à cette date, à s’en emparer et à progresser vers les autres régions environnantes. La ville de Médéa a néanmoins été l’une des cibles prioritaires faisant partie des visées des différents gouverneurs coloniaux.

C’est ainsi que le gouverneur général Vallet a pris la décision en 1840, de l’occuper définitivement. Pour ce faire, il dépêcha une grande armée avec laquelle l’Émir Abdelkader a engagé une bataille acharnée aux portes de la ville. Suite à cette bataille, Vallet y installa un détachement militaire placé sous le commandement du général Duvivier. Au début de l’année 1841, Bugeaud arrive à son tour à la tête d’une armée lourdement équipée, obligeant l’Émir à se retirer vers le Sud, après avoir été abandonné par les éléments d’El Berkani. Médéa a été ainsi placée sous administration civile à partir de 1850.

A compter de cette date, la voie s’est trouvée grande ouverte devant les vagues successives de colons qui se sont accaparés des biens des populations et de leurs terres les plus fertiles. Ces colons avaient le soutien et la protection des autorités coloniales françaises qui leur ont offert toutes les facilités et les avantages nécessaires à la concrétisation de leur desseins. Les populations locales ont été chassées vers les zones montagneuses difficiles où elles ont aménagés des gourbis et des bicoques de fortune, pour y survivre dans des conditions de pauvreté et de privation extrêmes.

A ces conditions inhumaines, se sont ajoutées toutes les formes de répression et de persécution, que se soit aux plans religieux, culturel ou social. Ainsi, de nombreux symboles de l’Islam et de la civilisation arabe ont été transformés en églises ou en bars, à l’exemple de la Mosquée Hanafite.

Cette politique faite d’injustice et de mépris à l’égard des populations de Médéa, n’a pas manqué de raviver l’esprit de lutte et la volonté de reconquérir la liberté chez les Médéens. Ceci a donné une dynamique au mouvement national qui a intensifié son activité dans la région en rassemblant de nombreux fils de Médéa. Ce mouvement a joué un rôle important dans la mobilisation des citoyens et dans leur sensibilisation à la nécessité de demeurer fidèles aux composantes de la personnalité algérienne. Toutefois, les militants du mouvement national n’ont pas échappé aux arrestations et à la torture dans le cadre des pratiques systématiques des autorités coloniales, qui n’ont pas hésité à dissoudre les partis politiques comme le PPA.

L’action de répression et de poursuite contre les militants révolutionnaires et les cadres du mouvement national s’est accentuée après les événements tragiques du 8 mai 1945.

En effet, à l’instar des autres wilayate du pays, Médéa n’a pas été épargnée et elle a eu son lot de massacres et d’assassinats collectifs. Ces exactions et ces dépassements à l’encontre du peuple algérien ont montré que la voie de la lutte politique était vaine et que ce qui a été pris par la force ne pouvait être reconquis que par la force.

Ce constat a conduit les nationalistes algériens à penser sérieusement à la mise en œuvre d’une action concertée en vue de proclamer le déclenchement de la révolution au mois de novembre 1954, sous la bannière du Front de Libération Nationale et de l’Armée de Libération Nationale. L’avènement de Révolution a eu de larges échos à Médéa qui a spontanément adhéré à la proclamation du 1er novembre et a répondu à l’appel du devoir national.

C’est ainsi que l’action révolutionnaire a commencé dans la région de Médéa par la création de cellules, la collecte des cotisations et des armes ainsi que par la mise en place de nombreuses structures de soutien à la révolution.

Les populations de Médéa se sont mobilisées autour de la révolution, fortement motivées par la volonté de libérer l’Algérie, en engageant la lutte armée et en acceptant de se sacrifier pour que règnent l’indépendance et la justice. Les enfants de Médéa ont été nombreux à rejoindre les rangs de l’ALN et ont pu occasionner à l’occupant de lourdes pertes, non seulement en vies humaines mais aussi en infrastructures économiques, sans compter la destruction de nombreuses structures administratives françaises, y l’incinération des stocks de vins et autres.

Dans le cadre du combat libérateur, Médéa a connu de nombreuses batailles et opérations militaires qui se sont déroulées sur le territoire de toutes les communes de la wilaya, dont le nombre dépassent 1050 opérations militaires, entre accrochages, actes des Fidayine et de sabotage, embuscades et attaques diverses. Parmi ces actions, les batailles de Boulekroun et de Mongorno, en 1958, les batailles de Oued Chérif, de Fourna, de Djebel Elouh, Ouled Snane et Tamouda… Pas moins de 15.000 martyrs à travers la wilaya sont tombés au champ d’honneur pour la libération de la patrie. Ils sont la fierté de l’Algérie dont la terre est arrosée de leur sang valeureux et elle se souviendra à jamais de leurs sacrifices. C’est ainsi que l’histoire de cette ville a été gravée en lettre d’or par de véritables héros, à l’exemple de Si M’hamed Bouguerra de son vrai nom Ahmed Benlarbi Bouguerra, Si Tayeb El-Djoughlali de son vrai nom Tayeb Bouguesmi et d’autres parmi les combattants de notre glorieuse Révolution. En dépit des vaines tentatives permanentes de l’administration française, tendant à isoler la révolution du peuple et à éteindre la flamme du combat, en renforçant ses moyens de répression, notamment par la multiplication des centres de torture, au nombre de 56 centres, au sein desquels toutes les formes de sévices ont été pratiquées, en plus des camps de concentration, des casernes et des tours de surveillance, érigées dans toute la wilaya, en dépit de tout cela, la foi inébranlable de reconquérir la liberté a été plus forte en intensité, et ce, jusqu’à 1962, pour que toutes les régions de la wilaya de Médéa, à l’instar de toutes les autres régions du pays, arrache sa souveraineté sur l’ensemble de son territoire, afin de goûter enfin aux vertus de la liberté, après avoir consenti un très lourd tribu

les hommes de coeur







lundi 23 février 2009

Le Titteri sous les Hammadides


On se souvient que Bologhine ibn Ziri quitta Achir en 973 et qu’il laissa la ville et la province du Titteri à la garde de son fils Hammad ibn Bologhine. Mais à la mort de son père, en 984, Hammad desserra progressivement les liens de dépendance vis-à-vis de la dynastie ziride de son frère Al Mansour. Son véritable dessein était de profiter de l’éloignement d’Achir par rapport à l’Ifrikiya, pour se rendre indépendant de cette autorité lointaine et de transmettre ce pouvoir à ses fils.

En 984 il resta dans son palais d’Achir Mais dès 1007 il déménagea pour le palais forteresse qu’il avait fait bâtir, un peu plus vers l’est, sur le flanc sud de la chaîne du Hodna, au nord-est de M’Sila. Il en fit sa capitale qui prit tout simplement le nom de Kalaa Beni Hammad. En 1014 il se déclara indépendant du pouvoir ziride de Kairouan ou de Mahdia. Il abandonna également la calife fatimide et le chiisme pour reconnaître la légitimité du calife abbasside de Bagdad et de l’orthodoxie sunnite. Son frère Al Mansour ne réagit pas ; le calife fatimide non plus.

Mais la situation changea à la mort d’Al Mansour. Badis ibn Mansour, son fils et successeur vint en 1015 mettre le siège devant la Kalaa de son oncle Hammad. Mais il mourut en 1016 sans avoir pu s’emparer de la ville. Hammad avait vraiment gagné son indépendance car le successeur, Al Muizz ibn Badis n’avait que 8 ans et son entourage lui conseilla de mettre fin à l’expédition. Devenu adulte, Al Muizz ne tenta rien contre son grand oncle.

Le Titteri était donc devenu une province marginale du royaume Hammadide qui, vers l’est englobait tout le Constantinois. La frontière entre les royaumes « cousins » ziride et hammadide courait, du sud au nord, de Tébessa à Bône. A vrai dire seul le nord du Titteri appartenait au royaume hammadide. Plus au sud les steppes et les monts des Ouled Naïl restaient le domaine de tribus zénètes sans autre maîtres que leurs chefs traditionnels.

Mais au milieu du XIè siècle la situation fut bouleversée par deux interventions extérieures.

Au sud commencèrent, en 1051, les invasions d’Arabes bédouins venus d’Egypte. Elles atteignirent d’abord les Monts de l’Atlas saharien et presque aussitôt les steppes. Il en sera question dans le paragraphe suivant.

Au nord ce sont les Almoravides venus du Maroc, qui entamèrent la conquête du Maghreb central. Après les campagnes de Yusuf ibn Tachfin, le Titteri des Hammadides avait perdu, vers 1080, toute la région de Médéa ainsi que la côte avec Djazaïr (Alger) et le Zaccar avec Miliana. (voir croquis).

Non seulement le Titteri avait perdu son indépendance ; mais il était partagé entre deux royaumes

On peut noter qu’aucun de ces souverains étrangers ne se maintint longtemps au pouvoir, car ils furent tous deux balayés par les Almohades qui firent l’unité de toute l’Afrique du nord, ainsi que du sud de l’Espagne, en 1162. Cette date est aussi emblématique du sort futur du Titteri, et de tout le Maghreb central : la dépendance vis-à-vis de conquérants extérieurs : de 1162 à 1962 cela fait 800 ans de dépendance « tout rond »

c p a de medea





dimanche 22 février 2009

hammam essalihine (berrouaghia)


hammam essalihine

De renommée nationale, la station thermale « Hammam Essalihine », située à 6 kilomètres de Berrouaghia, est à la fois lieu thérapeutique et site touristique, archéologique témoignant de plusieurs civilisations.

A l’initiative des hauts responsables du tourisme, une étude de faisabilité a été effectuée par l’E.N.E.T. (Entreprise Nationale des Etudes Touristiques) en Octobre 1985.

La station thermale de Hammam Essalihine est un ferment qui est l’élément majeur indispensable pour le développement touristique à Berrouaghia. Ce site s’accommode mal, en effet, de sa situation actuelle. Il réclame un passage à l’exécution des travaux confiés à un promoteur privé en 1992.

Au vu de l’étude réalisé par l’E.N.E.T en 1985, il peut apporter des ressources considérables à l’investisseur qui aura la perspicacité de la prendre en mains.

A la faveur de la situation sécuritaire qui s’améliore grandement, il est possible de remettre en activité cette station, lieu de prédilection d ’une clientèle fort nombreuse qui vient chercher thérapeutique et détente.

Berrouaghia offre toutes les richesses des sites qui font la réputation des villes touristiques. Ses forêts permettent d’allier les bienfaits de délassement aux joies de la natation. Son territoire possède, en outre, l’avantage de jouir de la certitude d’un climat clément « Été » comme « Hiver ».

A l’image de Hammam Righa ou Hammam Bouhanifia, l’aménagement du thermalisme à Berrouaghia donnera naissance à des centres climatiques et de repos, tels qu’il s’en développe ailleurs, pour satisfaire loin de la ville le besoin impérieux de repos des organismes et des cerveaux surmenés par le rythme de la vie moderne.

L’aménagement de Hammam Essalihine et d’autres sites permettrait, en outre, de résoudre un problème vital qui se pose avec acquitté à Berrouaghia : celui de l’organisation des loisirs. Les travailleurs de toute la Wilaya

Berrouaghia
est incontestablement pour la Wilaya de Médéa une des régions-clés.

­QUELQUES DONNÉES SUR HAMMAM ESSALIHINE :

•Origine thermale provient d’un réservoir assez profond (+ de 700 m) de nature soluble.

•Eaux bicarbonatées sodiques minéralisées (1356 mg/L).

•Température : 38°c et prédominance des ions HCO 3, SO 4, Na, CI.

•La source est indiquée pour le traitement des maladies suivantes :

•-Affections digestives et surtout ceux des voies biliaires et foie.
•-Affections de la peau et muqueuse (séquelles et brûlures).
•-Affections gynécologiques.
•-Affections de la gorge et du nasopharynx.
•-Affections rhumatismales.
•-Affections neurologiques.
•-Affections des artères, des veines, de l’ORL et des voies respiratoires.
•-Affections psychiatrique
s

vendredi 20 février 2009

wilaya de medea


Superficie (km2) : 8700

Nombre de communes : 64

Nombre de dairas : 07

Nom des dairas :
Ouzera, Berrouaghia, Keb, Ain Boucif, Tablat, Omaria, Bousken.

Principales localites :
Ain Boucif, Ain Ou Ksir, Aissaouia, Aziz, Baata, Benchicao, Beni Slimane, Berrouaghia, Bir Ben Laabed, Boghar, Bou Aiche, Bouaichoune, Bouchrahil, Boughezoui, Bouskene, Chahbounia Chelalet El Adhaoura, Cheniguel, Damiat, Derrag, Deux Bassins, Djouab, Draa Essamar, El Azizia, El Guelbelkebir, El Hamdania, El Omaria, El Ouinet, Hannacha, Kef Lakhdar, Khams Djouamaa, Ksar Boukhari, Maghraoua, Medea, Medjebar, Meftaha, Mezerana, Mihoub, Ouamri, Oued Harbil, Ouled Antar, Ouled Brahim, Ouled Deide, Ouled Hellal, Ouled Maaref, Oum El Djalil, Ouzera, Rebaia Bouachra, Saneg, Sedraia, Seghouane, Si Mahdjoub, Sidi Damed, Sidi Errabia, Sidi Naamane, Sidi Zahar, Sidi Ziane, Souagui, Tablat, Tafraout, Tamesguida, Tlatet Eddouair, Zoubiria.

Relief :
montagneux, climat continental, froid en hiver et chaud en ete ; la wilaya se trouve a 950 m d altitude par rapport au niveau de la mer ;

pluviometrie entre 800 mm (au nord) et 200 (au sud) par an.



Tourisme

Sites et monuments : le palais de l Emir, le monastere de Tiberine, montagnes, forets, stations hivernales et jardins.



Codes postaux

26000Medea, 26001 Ain D hab, 26002 Rezarza, 26100 Ouzera, 26101 Benhaddou, 26111 Tizi Mahdi, 26120 Draa Essamar, 26125 Tamesguida, 26130 Oued Harbil, 26140 El Hamdania, 26145 Benchicao, 26150 Ouamri, 26160 Si Mahdjoub, 26165 Bouaichoune, 26170 Ouled Bouachra, 26180 Hannacha, 26200 Berrouaghia, 26201 M hadjbia, 26211 Sidi Nadji, 26220 El Omaria, 26221 Sidi Salem, 26230 Ouled Brahim, 26240 Khams Djouamaa, 26250 Sidi Naamane, 26260 Zoubiria, 26270 Rebaia, 26271 Merabtine, 26300 Ksar el Boukhari, 26311 Ain Tletat, 26320 Boghar, 26325 Medjebar, 26330 Saneg, 26340 Oum el Djallil, 26345 Chahbounia, 26350 Bouaiche, 26360 Boughzoul, 26365 Aziz, 26366 Kherba Siouf, 26370 Derrag, 26380 Ouled Hellal, 26381 Ain Dalia, 26400 Beni Slimane, 26401 Ahl Chaaba, 26410 Sidi Errabia, 26420 Djouab, 26430 Bir ben Laabed, 26441 Hakimia, 26442 Tamda, 26450 Boudkene, 26451 Ouled Larbi, 26460 Sidi Ziane, 26470 Sidi Zahar, 26500 Ain Boucif, 26510 Sidi Damed, 26521 Benia, 26530 Chelalet Adhaoura, 26540 Cheniguel, 26550 Tafraout, 26560 Ain Ouksir, 26570 Tlalet Eddouar, 26580 Seghouane, 26591 Oum el Adham, 26592 Bir Messaoud, 26595 El Ouinet, 26600 Tablat, 26610 Deux Bassins, 26621 Seriat, 26630 El Azizia, 26641 Maarik el Malah, 26650 Meghraoua, 26660 Sedraia, 26670 Mihoub, 26680 Aissaouia, 26690 Bouchrahil, 26695 Baata
.

samedi 14 février 2009

Ben-chicao


La commune de Ben-Chicao

Ben-Chicao, un village d'Algérie parmi tant d'autres. Situé au sud de l'Atlas, à une centaine de kilomètre d'Alger, à 20 de Médéa, son chef-lieu d'arrondissement, c'était un petit village verdoyant. Une seule route le traversait. Sur la place, au centre, les édifices publics, la Mairie, l'Ecole, l'Eglise. Sur les coteaux l'environnant s'étendaient de nombreux vignoble qui oscillaient autour de 1000 mètres d'altitude et qui figuraient parmi les plus élevés de la région.
De fait, le centre de Ben-Chicao fut créé vers 1872, mais c'est surtout vers 1885 que commença la plantation des vignobles. Des concessions en friche de 15 hectares environ furent attribuées à des famille françaises.

L'exploitation des terres étant trés difficile, plusieurs familles abandonnèrent et rejoingnirent leurs pays d'origine. Néanmoins, surmontant leurs déboires, d'autres se résignèrent à rester au village.
Ce fut le cas de quelques pionniers: les famille Flouttard, Vignau, Foulon, Rivière, Paillasse, de Tonnac de Villeneuve dans le hameau de Bassour. Certains jeunes, issus de l'Assistance Publique (la Maison d' enfants) reçurent en outre des concessions et s'installèrent à Ben-Chicao, ce fut le cas de Joseph Sirioud. Opiniâtreté de ces familles, mais aussi fertilité des terres, salubrité du climat, la commune se développa.
Dans les années cinquante, soixante, la population du village et des fermes alentour s'élevait à moins de 150 habitants environ, la population arabe à plus de 2000.
Depuis sa création, plusieurs adjoints spéciaux se succédèrent et, en 1935, Monsieur Foulon succéda à Monsieur Rivière. En 1947, lors de l'érection du centre en commune de plein exercice, il fut élu maire et le demeura jusqu'en 1959.
Yl y eut, durant cette période, d'importantes réalisations dans de nombreux domaines:
- création d'un magnifique hôtel-de-ville comprenant salle des fêtes et bibliothèque
- construction des docks de la S.A.P.
- réfection des bordures et trottoirs
- édification d'une villa avec salle de consultations gratuites
construction d'un four communal
- adduction et distribution d'eau potable dans le village.
Signalons encore la construction de plusieurs bassins et le captage des sources dans les douars environnants, ce qui permit aux populations musulmanes de satisfaire leurs besoins en eau potable. Les chemins donnant accès aux fermes et aux douars furent goudronnés. Un groupe scolaire avec logement fut également construit.
De par sa situation géographique, ce centre représentait un lieu idéal pour la villégiature et la municipalité déplora, à l'époque, le fait de n'y point voir une station susceptible de recevoir des estivant

lundi 9 février 2009

Médéa de 1830 à 1840



Durant ces dix années nombreux sont les chefs qui ont dormi dans le palais du bey : 3 beys, 1 représentant du sultan du Maroc, 1 marabout illuminé, 2 représentants d'Abd el-Kader et quelques généraux français de passage.

Les trois beys sont, par ordre d'arrivée, et de départ prématuré, les suivants :

Mustapha bou Mezrag de juillet à novembre 1830. En vérité ce dernier des 17 beys turcs était en poste depuis 1819. En juin 1830 il avait vaillamment combattu contre les Français débarqués à Sidi Ferruch ; à tel point qu'on lui avait confié le commandement de toutes les troupes à la place du titulaire, l'Agha Ibrahim. Les 25, 26, 27 et 28 juin il avait beaucoup gêné la progression des Français. Mais, de façon étonnante le 15 juillet il apposa son sceau sur un acte de soumission volontaire rédigé en arabe et qu'il envoya à de Bourmont. Il assurait " reconnaître le roi de France comme son souverain et seigneur, de lui être fidèle et de le servir contre tous ses ennemis ". En conséquence, rassuré malgré l'avertissement que lui avait donné le dey Hussein avant de s'embarquer pour Naples sur un bateau français " dans le Titteri, Bou Mezrag est turbulent et peu sûr ", de Bourmont l'investit comme bey au nom de la France. A la mi-août Bou Mezrag retourna son burnous et menaça de Bourmont de le chasser d'Alger ! C'est Clauzel, successeur de de Bourmont, qui prit la tête d'une colonne qui, par le col (tenia) de Mouzaïa vint chasser son bey et occuper Médéa. Bou Mezrag offrit au vainqueur, comme c'était l'usage, son cheval préféré. Clauzel garda le cheval et expédia Bou Mezrag en France où on le libéra avec interdiction de retourner en Algérie. Il se retira finalement à Smyrne. Mais ses fils, restés à Médéa, ne manquèrent de poursuivre la lutte quand ils le purent.

El Hadj Omar, dit aussi Ben Mourad de novembre 1830 à juin 1831. Il a été choisi par Clauzel pour remplacer Bou Mezrag. C'était un commerçant d'Alger prospère ; mais son savoir-faire de bonnes affaires ne lui fut d'aucune utilité dans sa nouvelle fonction. Malgré une petite garnison française, il était quasi prisonnier dans sa ville, car les tribus voisines, soulevées par les fils de Bou Mezrag, profitèrent de l'occasion pour refuser toute obéissance et tout paiement d'impôt. C'est le successeur de Clauzel, Berthezène, qui, fin juin 1831, monta une deuxième expédition par le tenia de Mouzaïa pour ramener à Alger la garnison française et Ben Mourad. Les tribus s'accommodèrent fort bien de ce retour à l'anarchie. Mais ce vide politique suscita des désirs de conquête, comme on le verra ci-dessous.

Mohammed ben Hussein durant une semaine en avril 1836. Clauzel, revenu à Alger pour un second séjour, alors que le Titteri était dirigé par un fidèle d'Abd el-Kader remonta à Médéa (c'est la troisième expédition) pour l'en déloger. Il partit de Boufarik le 30 mars, arriva à Médéa sans trop de mal, et en repartit le 4 avril en laissant le nouveau bey et quelques soldats. Mais, ayant trouvé à Alger, une instruction de Paris lui interdisant d'occuper tout nouveau centre dans l'intérieur, il rappela la garnison française le 7 avril. Une fois les Français repartis Ben Hussein se laissa voler (à moins d'un arrangement discret avec quelque envoyé d'Abd el-Kader) les 600 fusils, les 50 000 cartouches et les 6000 francs reçus de la France pour asseoir son pouvoir. Ben Hussein fut conduit à Mascara, auprès d'Abd el-Kader et libéré plus tard.

Les deux conquérants déçus sont le sultan du Maroc et le bey de Constantine.

Durant l'été 1831 c'est le sultan du Maroc Abd er-Rahman qui s'efforce de profiter de l'anarchie en envoyant ses cavaliers occuper, et Miliana, et Médéa où s'installent des représentants du pouvoir chérifien. Mais ils avaient du mal à se maintenir si loin de leur base. Une démonstration navale française devant Tanger (novembre 1831) et l'envoi d'une ambassade à Meknès en 1832 persuadèrent Abd er-Rahman de rappeler ses troupes.

Le bey de Constantine Ahmed est plus proche car, à cette époque il domine tout l'est algérien jusqu'au Hodna. Il aurait songé à s'étendre un peu plus vers l'ouest, en commençant par le Titteri. Il y eut quelques mouvements de troupes en 1833 ; mais elles ne parvinrent pas à occuper Médéa.

Le marabout " illuminé " est El Hadj Moussa ben Hassan. Il prend Médéa au début de 1835.

C'est un Egyptien qui s'est installé à Laghouat en 1829 et qui s'est affilié à la confrérie des
Derkaoua (de là son surnom El Derkaoui).
Il a bonne réputation car il aurait fait des miracles et son âne lui est tombé du ciel, offert, assure-t-il, par des Saints. Cet âne qu'il fait admirer devant sa tente, recouvert d'un riche tissu, lui vaut son deuxième surnom de
Bou Hammar (l'homme à l'âne).
Sûr de détenir la vérité et de bénéficier de l'aide d'Allah, il prêche la guerre sainte, à la fois contre les chrétiens et contre Abd el-Kader accusé d'impiété pour avoir signé des accords avec les Français (avec Desmichels le 26 février 1834). Il finit par inquiéter les Lemdani qui ne souhaitaient rien de semblable et finissent par solliciter l'aide du Gouverneur Français Drouet d'Erlon : en vain. C'est Abd el-Kader qui rapplique, qui bat les partisans de Bou Hammar et qui coupe 200 têtes pour l'exemple. Ce dernier réussit à quitter Médéa et se réfugia à Messaad d'où il sera chassé, en 1847, par le Général Marey-Monge. Il continuera la lutte contre les Français et mourra au siège de Zaâtcha en 1849

Les représentants d'Abd el-Kader sont les maîtres de Médéa du printemps 1835 au 17 mai 1840, à l'exception de la semaine d'avril 1836 marquée par l'épisode Mohamed ben Hussein. D'ailleurs durant cette semaine le Khalifa d'Abd el-Kader avait quitté la ville, mais tenait la campagne.

Le premier, qui avait accompagné Abd el-Kader, lors de sa lutte contre Bou Hammar, n'est resté que quelques mois. Je ne suis même pas sûr de son identité : sans doute un parent de l'Emir.

Le second, investi du titre et du burnous de Khalifa en août 1835, s'appelle El Berkani. D'août 1835 à mai 1837 El Berkani est, pour la France, un ennemi. Avec la signature par Bugeaud, alors commandant des troupes françaises à Oran, et Abd el-Kader, des accords de La Tafna (20 mai1837) El Berkani n'est plus un ennemi car l'article 3 de ces accords stipule " l'émir administrera la province d'Oran, celle du Titteri et une partie de celle d'Alger… ". S'installe ainsi une fausse paix mise à profit par Abd el-Kader pour organiser un véritable état divisé en 8 khalifaliks et y organiser quelques points forts. El Berkani à Médéa est le chef de l'un des trois 3 khalifaliks qui, avec Miliana et Hamza (Bouira), encerclent la Mitidja et pourraient menacer Alger. El Berkani fortifie Boghar, au sud de Médéa et y établit un arsenal. Cette fausse paix prit fin en novembre 1839 lorsqu' Abd el-Kader, ayant prévenu par lettre le nouveau Gouverneur Général Valée le 20 novembre, relance la guerre sainte et envoie ses troupes soutenir les Hadjoutes qui avaient commencé à ravager la Mitidja depuis une semaine déjà. Paris réagit en envoyant des renforts pour assurer la pérennité de la présence française. La prise de Médéa est la première victoire de cette guerre contre l'émir qui devait durer 8 ans.