Ali BOUMAHDI, né en 1934 à Berrouaghia fait partie des auteurs appartenant au courant d’inspiration ethnographique qui a caractérisé le roman du début des années 1950. N’ayant écrit que deux romans, l’auteur raconte son enfance dans la ville des Asphodèles, traduction du mot Berrouaghia peignant le milieu traditionnel de l’époque avec ses relations familiales dominées par le pouvoir d’un père tyrannique ainsi que les rapports difficiles qu’entretenaient les autochtones avec le système colonial.
Le premier roman intitulé « Le village des Asphodèles », publié en 1970, fait la description des scènes de la vie quotidienne dans un bourg croulant sous le poids de la colonisation avec son lot d’injustices et de domination. Comme tous ses congénères, le jeune Ali BOUMAHDI fréquentera l’école coranique avant d’aller dans une école française. Ayant puisé ses récits de situations authentiques, l’auteur ne s’est pas départi de sa verve objective pour relater les anachronismes qui caractérisaient les rapports au sein de son milieu, Ali BOUMAHDI n’épargnera pas sa propre famille dirigée par un père autoritaire.
Il rapportera par exemple le mariage d’une fille de condition modeste avec un malade mental parce que la famille de ce dernier était aisée. Se remémorant un voyage qu’il effectua par train en direction de Médéa où il se rendait pour suivre ses études secondaires. Ali BOUMAHDI ne se privera pas d’utiliser un style tragi-comique pour décrire le comportement d’un couple de paysan.
Ceux-ci ayant déposé par inattention leurs affaires sur leur fils, se mirent à le rechercher le long du couloir du wagon en criant. La mère a même failli tomber du train, n’était un voyageur qui l’a rattrapée par un pan de sa robe. Dans son deuxième romain intitulé « L’homme cigogne du Titteri » publié en 1987, Ali BOUMAHDI ne changera pas de thématique et approfondira davantage la description de son milieu familial et de son entourage pour, cette fois-ci, mieux accabler la bourgeoise citadine qui s’est fermée à l’ombre de la politique de construction du socialisme après l’indépendance du pays.
C’est aussi de l’analyse de l’évolution de la société dans ses rapports rural/citadin et la frénésie de la construction qui s’est emparée de la population au cours des dernières décennies. L’auteur situe le cadre de son deuxième roman dans l’ancienne capitale du Titteri (Médéa) dont il donne moult détails sur la vie qui s’y déroule. Décédé en 1994 à l’âge de 60 ans en France, où il exerçait la fonction de principal dans un collège, Ali BOUMAHDI aurait confié à ses proches qu’une fois retraité, il rentrerait en Algérie et s’installerait dans le hameau de ses origines pour se consacrer à l’écriture.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire