vendredi 8 mai 2009

lodi (ou Draa Esmar)


lodi (ou Draa Esmar) et
Damiette (ou Aïn Dhab)

Durant les deux premières années de sa courte existence la Seconde République a créé 54 villages de colonisation dans les trois provinces, dans des circonstances il est vrai exceptionnelles. Lodi et Damiette appartiennent au premier ensemble de 42 villages dits " colonies agricoles de 1848 ".

Ces créations de villages décidées dans l'urgence pour de mauvaises raisons avec des colons mal choisis ont été largement improvisées. Les premiers colons y ont connu des débuts très difficiles.

Lodi et Damiette ont été inaugurés le même jour, 2 décembre 1848, par des colons acheminés depuis Paris-Bercy par le même 8è convoi (sur 17 au total) parti le 5 novembre, arrivé à Marseille le 21 et à Alger le 29. Ces colons ont dû remonter la route toute neuve des gorges de La Chiffa et traverser Médéa avant de se séparer, les uns vers l'ouest pour Lodi (4 km) les autres vers l'est pour Damiette (3 km).

Avant d'envisager d'exposer les particularités de ces deux villages quasi jumeaux il n'est sans doute pas inutile d'expliquer ce que furent ces colonies de 1848, pourquoi elles ont été décidées à Paris et comment elles ont été réalisées en Algérie.

Généralités sur les colonies agricoles de 1848

Une origine accidentelle. Durant l'hiver 1848 il y eut beaucoup de misère et de chômeurs, non indemnisés en ce temps-là, à Paris. Le Gouvernement Provisoire né de la révolution de février 1848 crut trouver une solution en finançant l'ouverture de chantiers publics. Comme ils étaient financés par le budget de l'Etat, on les appela " Ateliers Nationaux ".

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26 février. Décret de création des Ateliers Nationaux (à Paris seulement). Le ministre des Travaux Publics, Trélat, est chargé de la mise en application. Il ouvrit aussitôt des registres d'inscription des volontaires dans les mairies des 12 arrondissements du Paris d'alors.

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17 mai. Arrêt des inscriptions. Il y en avait trop ; et les impôts directs, augmentés de 45%, rentraient fort mal. Toutes les régions payaient ces impôts ; seuls les Parisiens pouvaient en profiter. De surcroît on ne savait pas à quoi d'utile employer tous ces ouvriers.

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23 juin. Annonce de la suppression des Ateliers Nationaux et du salaire de 2fr par jour. La fermeture effective eut lieu le 3 juillet après la répression des émeutes de juin.

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23-26 juin. Emeutes à Paris, réprimées par le Ministre de la guerre Cavaignac. A l'Assemblée Législative un projet de deux députés, Leroux de Paris et Barrot d'Alger, refait surface. Ils avaient trouvé une solution susceptible de résoudre la question sociale à Paris et de relancer la colonisation en Algérie : éloigner de Paris quelques milliers d'ouvriers en leur proposant des terres en Algérie.

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19 septembre. Arrêté de création de 42villages en Algérie.

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23 septembre. Ouverture des registres d'inscription des volontaires. Il y eut 12 000 places, puis finalement 13 903. Le nouveau Ministre de la guerre, Lamoricière, décida de confier l'organisation des transports et l'installation des villages, à l'armée.

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